Un mot de l’alsacien stressé

Aujourd’hui, cela fait exactement cinq ans (et un jour) qu’a eu lieu la rencontre entre Keiko Okada et l’ « alsacien stressé ». Cette rencontre est au centre d’une des promenades que vous allez découvrir  dans l’ouvrage du printemps. Nous donnons donc la parole à l’ « alsacien stressé », afin qu’il vous offre un avant-goût de cette soirée printanière. Il a essayé de s’inscrire dans la démarche d’écriture de l’auteure, afin que les deux textes puissent se faire écho.

« C’était il y a cinq ans, cinq ans jour pour jour que je rencontrais Keiko, une japonaise joviale, amoureuse de bonnes nourritures et de balades interminables dans sa ville, Kyoto, qu’elle a arpentée dans tous les sens.

J’étais au Japon depuis six jours, non pas comme touriste mais pour des études d’une durée de deux ans. Si, à ce moment-là, j’avais déjà étudié la culture japonaise, je ne parlais pas la langue, ne connaissais pas la vie au pays du Soleil levant et n’avais pratiquement aucun contact sur place sauf, ladite Keiko. Nous avions été mis en relation, trois mois auparavant, par des amis de mes parents, croisés par hasard dans un restaurant japonais de Colmar. Ils l’avaient rencontrée lors d’un précédent voyage au Japon et apprenant que je m’apprêtais à partir pour ce pays lointain, nous ont mis en relation.

La rencontre était fixée en fin d’après-midi, juste après son travail. Elle m’avait donné l’heure, et le lieu de la rencontre. J’avais déjà un logement, mais pas de téléphone, et donc aucun moyen de la joindre. Il m’a fallu traverser le centre de Kyoto sans me perdre, pour ne pas manquer le rendez-vous. J’avais toutes les raisons d’être  un peu stressé, dans ce nouveau pays, dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau quartier où toutes les rues en damier se ressemblent.

Heureusement, je suis arrivé à bon port, et, à peine rencontrée, Keiko s’est empressée de m’emmener dans un restaurant, sélectionné par ses soins. Bien évidemment, c’était un restaurant à la japonaise, dans lequel, je me suis efforcé d’imiter ses gestes pour ne rien faire qui puisse paraître impoli. Ensuite, comme c’était une belle soirée de printemps, nous avons décidé de nous balader dans les rues du quartier historique de Kyoto. L’itinéraire qu’elle m’a proposé est resté ancré dans ma mémoire, et j’ai pris l’habitude de l’emprunter pour faire découvrir Kyoto à mes amis, lors de leurs passages au Japon. Ce soir-là, les cerisiers étaient en fleurs, et comme chaque année, les Japonais célébraient cet événement, agglutinés par dizaines, voire par centaines, sur des bâches bleues, placées sous les arbres en fleurs. Durant cette soirée, nous avons aperçu huit geishas, ce qui est exceptionnel selon Keiko. C’est ainsi, que j’ai découvert Kyoto, ponctué par les dizaines de sugoi (que l’on pourrait traduire en français par « c’est super » ou « c’est trop cool ») de Keiko. La soirée s’est terminée sur un banc, face aux cerisiers, avec un verre d’alcool de prune, umeshu, qui est devenu pour moi LA boisson du printemps.

Dans le mois qui suivit, je suis allé voir une exposition d’arrangement floral à laquelle Keiko participait et elle me proposa de visiter un jardin et de partir en randonnée. C’est ainsi que je suis devenu un ami de cette japonaise joviale, au point de crapahuter avec elle tous les week-ends.

L’alsacien stressé »

Quelques photos de l’alsacien stressé en attendant de découvrir celles de Keiko :